Qu’est-ce qui facilite les apprentissages à l’école?

Qu’est-ce qui facilite les apprentissages à l’école?

Bonjour à toutes et à tous. Une fois n’est pas coutume, cet article participe à l’évènement « Quel élève étiez-vous, qu’est ce qui aurait pu faciliter votre apprentissage à l’école ou à la maison ? Des blogueurs reviennent sur leurs souvenirs d’écolier » du blog des-outils-pour-apprendre.com/. J’apprécie me balader sur ce blog. Deux articles ont dernièrement retenu mon attention, vous les retrouverez ici et ici!

Qui suis-je?

Je suis enseignante depuis près de 15 ans, mais je n’oublie pas l’élève que j’ai été. Je pense que partager mon ressenti en tant qu’apprenant pourrait aider ceux d’entre vous qui doutent de leur potentiel.

Je suis née un 26 novembre. Peut-être n’est-ce pas la vraie raison, mais, dès l’école maternelle, on me dit que ce mois de l’année est responsable de mon manque de maturité intellectuelle. Je suis introvertie, j’éprouve beaucoup de difficultés à lire et à calculer, je déteste l’école. … Voilà mon portrait à l’aube de mes 10 ans.

Je suis née un 26 novembre, je suis titulaire d’une thèse en sciences physiques et je pars chaque matin, le cœur léger, enseigner la plus belle des sciences aux jeunes ados de mon lycée. Voilà qui je suis aujourd’hui.

Et entre les deux, que s’est-il passé ?

Mes années d’école

Comme je vous le disais, j’ai commencé dans le monde scolaire avec de grandes difficultés. Incapable d’apprendre au même rythme que les autres, on a envisagé de me faire recommencer une année de maternelle avant de me laisser entrer en primaire. Ce n’est donc pas des plus confiantes que j’ai démarré ma scolarité. Sans l’aide de ma mère et de mes sœurs ainées (des anges habitent ma maison), je n’aurais probablement jamais maitrisé la lecture. Quel gâchis quand on sait qu’un de mes plus grands plaisirs, est de lire ! Mais alors, quel élément déclencheur a pu me libérer de mes craintes ?

À l’école primaire, je me souviens des périodes d’évaluation durant lesquelles j’essayais de tricher sur ma voisine de classe. Je pleurais ensuite toute la récré parce que j’avais raté ! En réalité, mon travail ne se soldait pas toujours par un échec, mais par une cote tellement petite en comparaison du travail que j’avais investi… Ce scénario s’est répété de (trop) nombreuses fois. Mais un jour, mon institutrice a eu ces mots qui sont restés gravés en moi: « Tu vois qu’avoir confiance en soi donne de bons résultats ! ». Un ange passe… Me voilà libérée de mes angoisses et lancée sur le chemin de la connaissance. Je fais mon entrée dans le secondaire sans stress. Je fais soudainement partie des « bons élèves ». Il ne me manque qu’une carte : celle de l’audace ! Je ne parviens toujours pas à être sûre de moi. Il m’arrive souvent d’effacer la réponse qui est pourtant la bonne.

Je termine mes études secondaires avec brio, mais au moment de choisir mes études supérieures; je n’ose pas me décider. J’adore les cours de mathématique et de physique. Ce sont les seuls cours pendant lesquels je ne m’ennuie jamais. C’est donc tout naturellement, que le jour de la proclamation des résultats, à la question de mon professeur de sciences : « Et toi, Julie, que vas-tu faire l’année prochaine ? », je réponds : « Un bachelier en sciences physiques en Haute École ». Après une discussion avec ce professeur qui me rassure sur mes capacités ; j’ose une maitrise en sciences physiques à l’université. Pour la seconde fois en quelques années, un ange passe…

Me voilà donc à l’université… En dehors de la gestion de ma liberté qui n’est pas des plus réussies en première année, j’ai la chance de voir passer deux autres anges : deux amies de fac avec qui je passe de nombreuses heures à travailler ou à décompresser. Je termine ma maitrise et suis même invitée à faire une thèse de doctorat avec un séjour de 6 mois en Australie.

Cet article devrait vous intéresser:  Les vertus de l’échec de Charles Pépin

Bilan de mon parcours scolaire

Si je fais le bilan de mon parcours scolaire, je suis convaincue que c’est la confiance qui a été la pierre angulaire de ma progression. Doucement mise en place par ma famille, puis par mes enseignants et enfin par mes amies, c’est elle qui a rendu possible l’impossible.

Du point de vue de l’enseignante que je suis devenue, en plus de la confiance, je pense que c’est le travail entre pairs qui porte l’élève. Contrairement aux spécialistes de la matière que nous sommes, les jeunes se situent plus ou moins au même niveau de leur apprentissage. Leurs questionnements sont donc essentiellement les mêmes. De ce fait, si tout le monde joue le jeu, si tout le monde travaille sérieusement sa matière, puis qu’une session de mise en commun est organisée, alors, c’est incroyablement rentable. Pourquoi ?

  1. Parce que dès le moment de la révision, seul à domicile, on ne stresse pas à la première zone d’ombre. On sait qu’on a un joker, une autre chance de trouver la réponse. On poursuit donc son travail sans angoisse.
  2. Parce qu’au moment de la mise en commun, en fonction des affinités avec la matière, ce sera tantôt l’un, tantôt l’autre qui apportera la réponse. Chacun a son rôle à jouer. Et même si, dans le groupe (idéalement 3, pas plus que 4), un des élèves comprend plus vite que les autres et a plus de réponses à apporter, le simple fait de les expliquer va renforcer ses connaissances. C’est donc du win-win, tout le monde y gagne !
  3. Parce qu’au moment de l’évaluation, on arrive avec les autres membres de son groupe et que c’est réconfortant de se savoir dans la même salle d’examen. Un petit mot avant d’entrer ou même un regard pendant l’examen suffit pour retrouver sa sérénité.
  4. Et, last but not least, parce que, si le groupe traverse les années d’étude, cette pratique crée d’incroyables amitiés qui boostent la confiance en soi et qui font inévitablement grandir.

Conclusion

En conclusion, quelle est ma réponse à la question « Qu’est-ce qui facilite les apprentissages » ? Un travail sérieux, un petit noyau d’amis avec lesquels on révise (on parle donc bien de revoir la matière, pas de la découvrir), des rencontres adultes porteuses, le tout sur un fond de bienveillance et de confiance.

« Qu’est-ce qui empêche l’apprentissage ? » La peur de ne pas être capable, le manque de travail et l’isolement. Parce que, pour l’avoir vécu, je sais que le manque de confiance met l’élève dans un état de stress permanent et que, dans ces conditions, le simple fait de rester concentré en classe devient un challenge.

À l’heure actuelle, après 15 années d’enseignement et l’accompagnement de plusieurs centaines d’étudiants, je suis convaincue que presque n’importe qui peut apprendre presque n’importe quoi, pourvu qu’il se place dans de bonnes conditions : une écoute attentive en classe, un travail régulier et une collaboration entre pairs.

Je ne peux pas terminer cet article sans vous parler de Carol Dweck et vous conseiller la lecture de son excellent ouvrage « Osez réussir, changez d’état d’esprit » dont un résumé est disponible ici.

Dans ce livre, l’auteure nous explique à quel point l’état d’esprit est plus important que le talent. Et d’ailleurs, plus les années passent et plus je me dis que le génie n’existe pas, seule la passion amène l’Homme à se surpasser !

Si cet article te parle, laisse un pouce bleu, c’est une façon simple de savoir combien d’entre nous ont un jour été paralysés par la peur de ne pas être capable, alors qu’ils l’étaient ! Et bien entendu, sens-toi libre de laisser un commentaire si tu veux nous partager ta réflexion sur le sujet !

À propos de l’auteur

administrator

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.